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samedi 16 octobre 2010

Le « Géant ou le Néant »…

Message ouvert à celui qui aime,
à celui qui hait, à celui qui doute,
à celui qui croit et qui espère,
qui pleure ou qui rit, à celui qui désespère,
à celui qui souffre ou qui jouit de la vie,
à celui qui meurt, à celui qui nait,
celui qui veut, à celui qui refuse,
à celui qui voudrait, celui qui n’a pas….

QUAND tu as traversé ce sombre et long tunnel si noir pour arriver à la vie, à ta vie,
QUAND tu as découvert la lumière t’inondant de sa bienfaitrice chaleur,
QUAND tu as découvert cette femme qui t’a prise dans ses bras pour t’embrasser et te chérir, ta mère,
Quand tu t’es vu grandir au milieu d’un groupe d’autres enfants identiques à toi,
Quand tu as aimé ou souffert de ne pas avoir,
Quand tu as pleuré aussi de t’être battu ou bien d’avoir été battu,
Quand tu croyais en la simplicité, en la gentillesse des uns par rapport aux autres,
Quand tu avais naïvement l’espoir qu’un univers généreux et bon existait,
Quand tu as pris conscience que tes frères les petits, pouvaient agir comme les grands,
Quand tu t’es attristé de les voir si méchants et non comme tu l’espérais,
Quand ton avancée de futur homme encore gamin se profilait,
Quand au détour d’un chemin tu découvres que tu es devenu un adulte,
Quand tu te retrouves en armes parmi d’autres hommes appelés du contingent comme toi,
Quand tu te fais des amis éloignés qu’on a ainsi rapprochés,
Quand on t’apprend comment pouvoir tuer simplement et proprement d’autres hommes,
Quand on t’a éloigné des tiens au profit d’un service obligatoire à rendre à la nation nourricière,
Quand tu échappes par bonheur aux méfaits des radiations du sacro saint dieu nucléaire,
Quand tu retournes dans tes foyers avec trois francs six sous en poche,
Quand tu reviens à une vie civile bien méritée pour bons et loyaux services rendus à la nation,
Quand tes espoirs d’insertion dans le monde du travail interrompu se réalisent,
Quand tu rencontres l’amour et celle qui va devenir la mère de tes enfants,
Quand tu les vois à leur tour naître et grandir grâce à tes efforts, ton courage et ton acharnement de père responsable,
Quand tu souffres pour les protéger et leur apporter le nécessaire de vie,
Quand tu les aimes, que tu les chéris, que tu es un père heureux d’être père,
Quand tu as peur lorsqu’ils sont malades,
Quand tu souffres quand ils souffrent,
Quand tu les vois à leur tour grandir parmi ce monde,
Quand tu les protège des méchants, des jaloux, des médisants, des sans cœurs,
Quand à leur tour ils quittent le domicile familial,
Quand tu les aides à s’installer et vivre dans la communauté,
Quand d’autres petits enfants naissent et deviennent à leur tour ta joie de vivre,
Quand ceux-ci par la faute des parents empêtrés dans leur personnalité, te sont interdits de visite,
Quand ce que tu aimes t’est refusé,
Quand tu te sens trahi, bafoué, montré du doigt, mis au banc des accusés d’avoir trop aimé…
Quand tu souffres dans ton cœur,
Quand tu souffres dans ta chair,
Quand tu transpires le désespoir,
Que tu cries « Vengeance, revanche, haine, douleur, sacrifice, pourquoi, pour qui… »
Quand tu cries tous ces mots qui ne sont pas ceux que tu emploies dans tes habitudes,
Quand tes phrases sont celles que tu dis être celles d’un homme qui se veut d’être bon,
Quand la sagesse s’échappe de tes doigts, qu’elle s’éloigne en courant,
Quand celle-ci te fuit des mains comme du sable de ton Sahara,
Quand ce monde où tu vivais en l’idéalisant n’est plus à la hauteur de tes espoirs,
Quand ce dit « MONDE » t’est devenu étranger à ton mode de vie,
Quand ta personnalité te semble au point de te devenir impersonnelle,
Quand ta souffrance devient si forte qu’elle brise tous les tabous qui étaient en toi,
Tu implores la SAGESSE...

Quand cette sagesse, ta sagesse, disparaît en s’évaporant,
Quand la grâce du pardon t’est soudain réapparue, elle est là et te tend les bras,
Quand les mots que tu criais étaient alors « INJUSTICE, VENGEANCE, etc. »,
Quand tu réussis à imaginer que l’apaisement de ton esprit doit t’être salutaire, ton seul salut,
Quand enfin tu vis dans ton calme intérieur, à la recherche d’une solution véritable à cette séparation forcée et qui t’est imposée,
Tu as atteint un peu du chemin de cette Sagesse que tu dois rechercher pour vivre en harmonie avec les autres hommes.

Quand tu as enfin compris que la haine appelle la haine, la vengeance les mots acerbes,
Quand tu as saisi l’importance de la philosophie de Gandhi,
Quand tu comprends que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, là tu comprends « un peu » ce pourquoi tu es né, ce pourquoi tu as dû traverser des épreuves de vie, épreuves nécessaires à ta survie. Ces épreuves pour lesquelles tu t’es battu contre les vents et les marées, ce pourquoi tu as débarqué dans ce monde appelé Terre un jour de mars 1944 au beau milieu d’un conflit d’hommes qui se haïssaient, des hommes qui ne se connaissaient pas et qui se tuaient au profit d’hommes qui se connaissaient.

Et ce pourquoi tu dois t’exprimer pour transmettre le message « SAGESSE »…

Quand tu arrives au bout de ta route, au seuil, au terme de ta vie,
Que l’âge implacablement te rattrape,
Quand tu montes sur la dernière marche de l’escalier de ta bien petite existence,
Quand le flot des souvenirs t’assaille en ne te laissant plus respirer,
Quand la bousculade des images vécues afflue en rafales colorées, comme en 3 D,
Quand tout à coup tu penses « mort » alors que tu vis encore,
Quand tu te poses les questions essentielles du pourquoi de l’existence,
Quand tu ressens en toi tes forces t’abandonner et fuir ton corps qui s’affaiblit,
Quand tu fais le bilan de ton passage sur cette toute petite planète,
Quand tu t’aperçois que tu n’as pas appliqué la SAGESSE comme un homme qui se dit sage devrait l’appliquer,
Quand tu revois les passages houleux de tes haines, de tes rancunes, des leçons de vie que tu voulais donner aux autres hommes, toi le faux sage, alors…

Alors, tout en voyant s’organiser les infirmières autour de ta maladie de vieux, les sentir te pénétrer de leurs piqures providentielles et percevoir s’infiltrer le goutte à goutte de la perfusion salvatrice, tu veux revenir en zoom arrière sur le film incomplet de ta pauvre petite vie.
Mais le film sans épisode aucun est en phase d’achèvement. Le mot « THE END » est bientôt inscrit sur le grand écran de ton cinéma personnel. C’est ainsi que tu as pris conscience, enfin, qu’il fallait agir d’une tout autre façon que tu l’as fait. Oui…
Que vas-tu trouver derrière la toile blanche ??? Le Géant ou le Néant ???

Et…

Quand par chance, grâce aux efforts des hommes, conjugués à d’autres efforts d’autres hommes, tu te sens sortir de ta torpeur d’assisté médical et renaître à une nouvelle santé, à une vie nouvelle… Chance…
Quand ton imaginaire se trouve être décuplé et orienté vers la SAGESSE, enfin,
Quand tu veux à tout prix prendre ce mot à bras le corps, l’utiliser dans tes actions de tous les jours que tu vivras encore,
Quand enfin tu as compris…
Tu as redécouvert un sens, une orientation à ton existence.

LA SAGESSE

Regarde autour de toi…

Les hommes, tous issus d’une même origine ne sont là que pour se critiquer, se battre, se défaire, ne pas s’aimer, souffrir, faire souffrir, voler, tuer de façons propres, efficaces et rapides. Et toi, tu te sens seul dans l’univers agité qu’est ce monde. Même près de toi, des hommes faits pour vivre ensemble se disputent autour d’une même et noble cause. Où se trouve la sagesse si prônée par notre grand petit homme qu’était Gandhi, l’apôtre de la non violence ??? Tu as beaucoup d’ouvrage devant toi, sur ton minuscule établi… Voudrais-tu devenir le Zorro de la sagesse uni au Tarzan du pardon ???

L’effort de cohabitation avec autrui commence par un effort sur soi même, sur notre propre volonté que nous saurons être en harmonie avec soi-même, puis enfin avec les autres...

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